L’ASI éclaire l’Afrique et prend en main le développement de ses énergies renouvelables !

L’Afrique représente une source intarissable d’énergies solaires et renouvelables. A l’exception de quelques Etats africains, les politiques d’investissement allant dans le sens de favoriser la production des énergies dites propres, renouvelables et durables sont rares. Nonobstant, depuis ces dernières années, nous notons un engagement considérable de la part de certains pays africains qui optent pour un développement fondé sur les énergies renouvelables. Dans ce sens, en 2017, le Forum Mondial Economique annonçait à la tête de son classement mondial une dizaine de pays africains utilisant de manière optimale les énergies renouvelables.  Parmi ces derniers, figurent l’Ethiopie en tête de liste et dont 93,90% de ses énergies sont renouvelables, la Zambie, le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, le Togo et le Nigéria dont l’utilisation des énergies renouvelables s’élève respectivement à 88%, 87%, 85%, 82,84%, 82,31% et 80%.

Aujourd’hui, force est de reconnaître cet engouement des pays africains et ce grand intérêt porté pour les énergies renouvelables qui se sont traduits par la participation massive (28 pays adhérents) de ces derniers à l’Alliance Solaire Internationale dont le premier sommet de lancement s’est tenu à New Dehli le 11 Mars 2018 en présence de 121 Etats du monde.

 

Que veut dire l’ASI ?

 

L’Alliance Solaire Internationale a vu le jour en 2015 pendant la COP 21 qui s’est tenue à Paris. Au vu des enjeux de changement climatique dont nous sommes tous témoins, et de la nécessité de miser désormais sur des énergies non pesantes pour l’équilibre de la planète, l’ASI se positionne comme une organisation internationale rassemblant les « pays chauds » ou  fortement ensoleillés notamment ceux se situant entre les tropiques du Cancer et du Capricorne afin de permettre une transition écologique par les énergies solaires. Sa raison d’être principale est alors d’unifier les forces solidaires entre les 121 pays membres de l’ASI pour accélérer le développement de l’énergie solaire dans ces différents pays. Elle peut être considérée comme un exemple de solidarité probant puisqu'elle se base sur la volonté commune qu’ont les pays développés et en voie de développement de s’entre-aider pour pouvoir produire et vivre de l’énergie solaire. Ainsi, sur une base de solidarité entre pays membres, l’ASI ambitionne de mobiliser 1000 milliards de dollars pour la production d’1 Térawatt d’énergie solaire à l’horizon 2030. Au vu de l’énormité de la somme, il est clair que, seuls, les Etats ne peuvent y arriver. Dans ce sens, Paul Kagamé, président du Rwanda et de l’Union africaine évoque la nécessité d’un partenariat public-privé pour faciliter les investissements. Source.

Quelles perspectives pour les pays africains ?

 

Au-delà des enjeux liés au climat, l’ASI permet également de mettre fin à la pauvreté en permettant la généralisation d’une électrification par l’énergie solaire dans les pays membres. Ce qui n’est pas négligeable. En effet, si l’on en croit à la Banque Mondiale, l’inaccessibilité à l’électricité touchant 1 Milliard de personnes dans le monde est un critère d’accentuation de la pauvreté puisque de ça dépend l’amélioration de leurs conditions de vie. Source.

Cette réalité n’est pas étrangère à l’Afrique. En effet, même si le continent africain recèle d’importantes potentialités en matière d’énergies renouvelables en l’occurrence solaires, qui lui permettraient d’avoir une autosuffisance énergétique, il faut quand même reconnaître que l’Afrique reste très en retard dans ce domaine. En 2017, la Banque Mondiale annonçait dans un communiqué de presse que seulement 35% de la population africaine a accès à l’électricité. Source.

Nous pouvons donc espérer qu’avec l’ASI, si le continent africain parvient à tirer intelligemment son épingle du jeu, des perspectives intéressantes peuvent se concrétiser quant à l’augmentation de son taux d’électrification. En effet, rien qu’avec l’accès à l’électricité qui est un point de départ essentiel voire incontournable pour accélérer le développement d’autres activités économiques, l’Afrique peut offrir à ses habitants de meilleures conditions de vie : une éducation de meilleure qualité, une meilleure santé, des moyens de transports efficaces, … Ce qui revient ainsi à croiser plusieurs objectifs de développement durable.

Le Gabon par exemple, espère que cette alliance lui permettra de mettre en place une centrale photovoltaïque de 20 Mégawatts d’ici la fin de l’année. Source.

De son coté, son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita souligne l'importance de cette alliance en ces mots : « C’est en éclairant les villages que nous créerons des emplois pour les jeunes qui n’ont qu’une issue, l’immigration ». A travers cette phrase, le président malien, veut marquer l’importance et le caractère vital que représente l’électrification pour le développement d’un pays, et  fait un parallélisme entre la fuite des cerveaux et l’immigration des jeunes africains vers l’occident et l’incapacité des gouvernements africains à proposer des services dissuasifs à l’immigration comme un accès à l’électricité. Pour finir, il amuse la galerie à travers cette métaphore «  Les terroristes n’aiment pas la lumière. ». Source.

 

En conclusion, nous ne doutons de la capacité que peut avoir l’ASI à fédérer et à favoriser une transition écologique par la production de l’énergie solaire et par la même occasion, le développement économique des pays en développement autant sur le plan éducationnel, sanitaire que sur le plan des transports. Seulement, comme pour Jean-Joseph Boillot, chercheur associé au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) à Paris, maintenant que la machine est en marche, on attend cette alliance sur le terrain des actions.

L’attente est également du coté du respect des principes éthiques et moraux que promeut le Développement Durable. C’est-à-dire que l’ASI doit être aujourd’hui une source d’inspiration à part entière de la bonne gouvernance, et de la transparence. Le rôle de l’Afrique dans cette collaboration est tout aussi prégnant car j’attends désormais de ma chère Afrique qu’elle s’érige en leader actif conscient et consciencieux pour booster son développement économique durable par le biais de l’énergie solaire.

NAK

 

 

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